La population est traumatisée et souffre d’une grande psychose

© P.A.S. MPTN/Victime de Seleka, avril 2013

A Boy-Rabe, un des quartiers les plus populaires de Bangui (capitale de la République Centrafricaine), des éléments de la coalition rebelle Seleka qui a renversé le Président François Bozizé du pouvoir le 24 mars 2013, ont commis de graves violations des droits de l’homme, comme ils l’ont fait à travers la ville et à l’intérieur du pays.

Du 16 au 18 avril, ils ont envahi le quartier Boy-Rabe, affirmant qu’ils voulaient désarmer ceux qui auraient été en possession d’armes. Mais au lieu de désarmer, ils ont continuer à tuer, piller et violer. Des membres de P.A.S. MPTN font partie des victimes de Seleka. En date du 20 avril, l’ONG avait déjà répertorié 73 victimes dans le quartier.

Voici un récit de ce qui s’est passé, tel que fourni le 20 avril par l’équipe de P.A.S. MPTN basée dans ce même quartier de Boy-Rabe:

» Le vendredi 16 avril, dans les environs de 9 heures du matin certains habitants ont reçu la visite des Seleka, qui étaient venus les piller en les dépouillant de leurs biens, tels que des téléviseurs, matelas mousse pour lit, des habits pour hommes, femmes et enfants, des chaussures pour hommes, femmes et enfants, des sacs de fourniture scolaire pour les élèves et étudiants, des réfrigérateurs, des congélateurs, des canapés, des tableaux placés sur les murs, et toutes autres choses qui tombaient sous leurs yeux.

Plus tard le dimanche 18 avril, à 4 heures du matin, des éléments de la rébellion Seleka ont investi le quartier Boy-Rabe, alors que les habitants étaient encore au lit. Ils ont commencé à casser les portes des maisons des gens qui étaient encore au lit. En fait, ils se sont divisés en plusieurs groupe en envahissant tout le quartier. Une partie d’eux étaient sur la grande rue qui mène au cimetière de Ndess, au niveau du marché Poungoulou.

Vers 5 heures du matin, ils ont surpris les jeunes hommes qui sortaient de leurs maisons pour se rendre vers le marché. Les éléments de la rébellion Seleka ont pris quelques jeunes en otage et les ont tués. Ils ont aussi pris d’autres jeunes encore pour les fouiller, les dépouiller de tous leurs biens et les mettre nus, sans habits.

Dans les environs de six heures du matin, les éléments Seleka ont commencé à tirer avec des balle réelles de partout, afin de faire sortir les habitants du quartier pour mieux piller. Une grande partie des habitants a abandonné leur maison à cause des tirs qui perdurent. Ceux qui avaient refusé de sortir de leur maison ont été torturés sans raison. Les rebelles de la Seleka demandaient aux propriétaires où est-ce qu’ils avaient mis leurs biens.

En fait, Seleka n’était pas venu pour un désarmement. Les éléments Seleka étaient venus pour piller, voler, tuer, prendre de l’argent sur de pauvres personnes, ont leur disant que Bozizé avait distribué des armes à la population.

Nous avons recueilli plusieurs témoignages d’habitants qui disent et confirment que les éléments Seleka avaient reçu des consignes pour venir mettre Boy-Rabe à sac. Nous avons recensé une dizaine de cas de meurtres et de disparitions de personnes.

Pour l’instant, le quartier Boy-Rabe a du mal à reprendre son cours normal, parce que la population est traumatisée, elle souffre d’une grande psychose. Les enfants sont traumatisés et plusieurs orphelins et orphelines ont été enregistrés, car l’insécurité continue de régner non seulement dans le quatrième arrondissement mais aussi dans tout Bangui et dans toute la République Centrafricaine.

Il y a de grands besoins humanitaire et sécuritaires. Toutes les maisons des victimes ont été pillées; les éléments Seleka ont emporté des habits, chaussures, postes téléviseurs, meubles, et ustensiles de cuisines. Certains ont perdu leurs motos, voitures, ordinateurs de bureaux, et ordinateurs portables. Nous continuons toujours à enregistrer de nouveaux cas de pillages, meurtre, viols, entre autres.

En décembre 2012, Seleka (« alliance » ou « union » en Sango, la langue nationale centrafricaine), une coaliton de mouvements rebelles s’emparait des plus grandes villes du nord de la République centrafricaine (RCA), demandant au Président François Bozizé de démissionner.

Le 24 mars, la coalition rebelle Seleka entrait dans Bangui, capitale de la RCA et s’emparait de la ville. Les rebelles avaient motivé le renversement du Président par le refus de ce dernier de respecter les termes de l’accord de paix qui avait été signé à Libreville, au Gabon, en janvier 2012 après une première offensive des rebelles.

P.A.S. MPTN continue de prier pour que la sécurité soit assurée dans le pays et pour que les blessures physiques et spirituelles de la population soient soignées. Nous prions pour que l’Esprit de Dieu de pardon, d’unité, de paix et d’amour abonde dans les coeurs des gens.

Nous prions pour la paix, la stabilité, la sécurité, et la prospérité en RCA et dans le reste du monde.

Au Nom de Jésus-Christ.

Amen.

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